je me permets d'apporter quelques éclairages en tant que chargé de mission affaires publiques pour l'April.
Un des premiers objectifs de l'April est de défendre le logiciel libre, qui peut parfois se retrouver en position de dommage collatéral d'initiatives politiques qui ne le concernent pourtant pas à première vue.
En 2022, a été discutée une proposition de loi sur le contrôle parental. Le rapport avec le logiciel libre ? Telle que rédigée, la loi aurait pu interdire la vente d'ordinateurs vendus sans système d'exploitation pré-installé. L'April s'est donc mobilisée auprès des parlementaires pour leur expliquer le danger et a obtenu une exclusion explicite pour ces machines du périmètre de la loi.
Sur un tout autre sujet, en 2018, un projet de règlement aurait pu aboutir à l'interdiction pure et simple des logiciels libres de caisse. L'April a eu de nombreux échanges, constructifs, avec l'administration fiscale, jusqu'à ce que la situation soit pleinement clarifiée. Des petits coups de plume de l'April se cachent désormais dans le bulletin officiel des impôts :)
Voilà, entre autres, deux exemples d'actions discrètes mais dont l'impact est significatif pour la défense de nos libertés informatiques.
Promouvoir le logiciel libre c'est aussi beaucoup participer à la construction d'un rapport de force politique favorable. C'est un des objectifs des campagnes du Pacte du logiciel libre qui nous permet, particulièrement pour les élections législatives, d'identifier et de construire des relations privilégiées avec certaines personnes élues. On est d'ailleurs dans le processus d'essayer d'organiser un temps d'échanges avec certaines. Pour les élections locales, il s'agit avant tout d'offrir une plateforme aux libristes qui militent localement pour construire cette relation au niveau de leur territoire. Ce n'est évidement pas spécifiquement grâce au Pacte, mais il y a de manière évidente des collectivités qui mettent en oeuvre de réelle politique publique en faveur du libre. On peut citer Echirolles pour prendre un exemple emblématique.
Au niveau du parlement, la construction, dans le temps, de ce rapport de forces aboutit parfois à des résultats concrets.
On peut prendre en exemple notre action sur la loi « contre le gaspillage et pour une économie circulaire ». Parmi nos propositions d'amendements celui pour un droit à l'information quant à « l’existence de toute restriction d’installation de logiciel » a été adopté. L'impact matériel de cette disposition sera sans doute marginal car elle ne sera probablement pas réellement mise en œuvre. Pour autant, cela ne signifie pas qu'elle n'a pas d'utilité. Il faut y voir une pierre supplémentaire à l'édifice : la loi reconnaît à présent l'existence de ce genre de mesures, type secureboot, et le fait qu'elles puissent être une atteinte aux droits des consommateurs et consommatrices. On partira donc avec d'autant plus de force à la prochaine occasion pour exiger leur interdiction.
Nous essayons en effet de prendre des photos lors de nos émissions, que nous publions, sous licence libre, dans une gallerie dédiée de notre site photos.april.org https://photos.april.org/index.php?/category/247
Je connais ma tendance à poser des questions un peu trop fleuves… et je dois clairement veiller davantage à recentrer et simplifier mes interventions quand j'anime.
KPTN (merci à lui!) et l'April vous propose une autre possibilité pour remporter la mise →
5 CD de Flammes à gagner : écrivez nous un message – d'amour par exemple :) – à KPTN et/ou l'April et/ou « Libre à vous ! » via https://april.org/libre-a-vous#contact, en nous précisant que vous aimeriez gagner l'album, et nous tirerons au sort les heureuses personnes lauréates.
Bien sûr cela ne doit pas démotiver les auteurs et autrices à faire les meilleures contributions possibles à LinuxFR :p
N'hésitez pas à proposer des musiques libres (pas de licence NC ou ND) pour les pauses musicales, il en faut 3, vous pouvez par exemple piocher dans (et même compléter) https://pad.april.org/p/libreavous-musiques
L'inpacité de certaines personnes (pour ne pas dire hommes) à penser des enjeux de manière systémique, d'autant plus lorsqu'elles sont à fortiori sensibilisées aux logiques des systèmes d'information, me sidère à chaque fois.
Le fait que les privilèges sociaux des hommes sont à la mesure des injustices faites aux femmes me semble pourtant assez évident. (charge domestique, salaire, accès à certaines fonctions, culture du viol, etc.)
Dire qu'il s'agit de blâmer chaque homme, plutôt que de reconnaître et d'agir contre cette situation – d'autant plus quand on est un homme puisqu'on est dans la position favorable de cet dichotomie – c'est ça le mauvais message.
Au lieu de faire « ouin ouin », essayons plutôt déjà de faire en sorte que les femmes se sentent respecter au sein des communautés libristes et qu'elles puissent sereinement y exprimer leur talent.
Je préfèrerais qu'on fasse autant de bruit pour la préservation de l'environnement
Fort heureusement la lutte pour « la préservation de l'environnement » fait, il me semble, infiniment plus de bruit que celle contre l'article 13.
La traduction du bruit en acte, est bien sûr une autre affaire.
Et sans qu'il soit ici question de hiérarchiser l'importance des luttes, le rejet de l'article 13 est aujourd'hui beaucoup plus directement atteignable, qu'une remise en cause profonde des moyens de productions, de nos rapports avec l'environnement, etc.
Depuis la fin des trilogues il y a indéniablement un élan contre la directive. Peut-être moins visible en France mais la dynamique est là. Il ne tient qu'à nous de participer à l'amplifier pour enfoncer le clou. Il y a réellement ici une opportunité d'obtenir une victoire politique contre un projet qui de mon point de vue est profondément contraire à ce que je considère comme étant les « valeurs du libre ». Mais pour cela, pas de secret : il faut se mobiliser.
J'avoue en revanche être toujours aussi surpris quand un projet dont le coeur idéologique est la mise en place d'un contrôle automatisé des informations circulant sur Internet, pour "gérer" la manière dont on partage et accède à celles-ci [ ce n'est pas que « les contenus protégés »], n'hérisse pas instantanément le poils. Mais peut-être ai-je trop lu de dystopie…
Ma phrase est mal tournée, le "large" concernant plus la diffusion et l'accès.
Les seules limites devant finalement être celle qui cadre la liberté d'expression, qui doit être aussi peu restrictif que possible.
Pour l'aspect "production" , je voulais dire "large" dans le sens le plus simple possible, le plus accessible. Permettre aux personnes qui le souhaitent de créer avec le moins de contrainte possible ; technique, financière et juridique (le sujet ici), etc.
Quel contenu ? Ce que bon semble à quiconque à envie de faire un truc :)
Pour moi s'il doit y avoir une "politique culturelle"(sic), sa seule raison d'être devrait être de permettre aux individus d'exprimer ce que bon leur semble, et de la manière qu'ils le veulent.
L'objet de cette dépêche, reprise d'une actu publiée sur le site de l'April, était surtout de faire un point de situation, mais c'est vrai que du coup elle manque peut-être d'argumentations. Ne serait-ce que de liens pour approfondir.
Sur la question de savoir s'il existe des propositions pour remplacer l'article 13 par d'autres procédures ?
C'est une question à laquelle il est à mons sens très difficile de répondre. La problématique étant avant tout systémique. Dans mon humble opinion, il ne peut y avoir de solution satisfaisante dans un système hyper-centralisé. Plutôt que de chercher à prendre du fric au GAFAM, ce qu'ils ont appelé le "value gap", il vaut peut-être mieux agir pour remettre en cause leur position dominante. Sinon on ne fait qu'entériner cette position.
Et je ne pense par ailleurs pas que la capacité ou non de formuler une "alternative" à une solution proposée doivent conditionner la légitimité à exprimer un désaccord. Déjà car l'expression d'une inquiétude, argumentée, a une utilité, et d'autres part car la formulation du problème à laquelle une solution est proposée situe de fait le débat dans un cadre politique donné.
Je suis par exemple d'avis que la question n'est pas la "juste rémunération des auteurs par rapport aux revenus générés par leur oeuvre sur Youtube & Co". Dit autrement la question n'est pas pour moi "comment vivre de son art", mais "comment permettre à des gens qui "font" de l'art, de vivre".
La problématique dans laquelle doit à mon sens s'inscrire une "réforme du droit d'auteur" doit être :
Comment permettre la plus large production, diffusion et accès au savoir dans toutes ces formes ?
Ce qui inclut la question des moyens de subsistance de celles et ceux qui produisent ce savoir.
Dans la même ligne d'idée, par rapport à la question du respect du "droit" existant ;
Je pense qu'il faut se méfier de cet argument régulièrement agité par les maximalistes du droit d'auteur, dans la veine « Internet, cette zone de non-droit ».
Il existe un cadre juridique, peut-être à remettre à jour, mais qui reste relativement stable en terme de responsabilité. L'article 13 n'est pas une réponse pour "mieux" appliquer le droit existant, mais bien la mutation vers un nouveaux cadre juridique, beaucoup plus répressif.
Quelques unes des principales critiques contre l'article 13 :
texte très mal écrit ; disproportionné, grosse insécurité juridique, etc.
Le révélateur type ; l'empilement d'exceptions au fur et à mesure que des critiques ont été émises contre le texte (Wikipédia, forge logiciel, e-commerce, recherche, etc).
impossibilité de traduire en algorithme les usages, les "exceptions", légitimes d'oeuvres soumises au droit d'auteurs ; parodies, citations, etc.
Je trouve toujours intéressant de rappeler que la parodie ou la citation ne sont pas des "droits", mais bien des exceptions au droit d'auteur. Pourtant le fait qu'elles s'inscrivent dans la liberté d'expression fait globalement consensus.
le risque de censure par "faux positif". Et vu le nombre de contenus en cause, des centaines de millions, même une marge d'erreur de 0.1% reste un chiffre qui paraît quantitavement difficilement acceptable, surtout dans un « État de droit » ;)
Les exemples sont légions ; du champ d'oiseau pris pour une musique (c), à des sons de la NASA (domaine publiques) associés à Pink Floyd et donc censurés.
remise en cause d'un principe posé par la directive e-commerce (2000/31/EC) : l'interdiction pour les États-membres d'imposer aux prestataires de la société de l'information de mettre en place une surveillance généralisé des contenus qui transitent par leur service. Principe fondateur, notamment par rapport à la distinction hébergeur / éditeur. Un hébergeur n'a pas à connaître des contenus qu'il héberge!
L'obligation de filtrage incorpore l'idée de "keep down" . En l'état actuel, l'obligation qui incombe aux intermédiaires techniques est de retirer promptement des contenus "manifestement" illicites qui leur sont indiqués. Ce qui est appelé le "notice and take down" L'article 13 porte en son coeur l'idée que les prestataires doivent empêcher la remise en ligne d'un contenu.. Ce qui de fait impose un filtrage automatisée.
Ce qui révèle à mon sens une compréhension assez pauvre du sujet puisque cela revient à confondre le contenu, dans sa forme. En tant que fixation d'une oeuvre donnée. Et l'oeuvre elle-même.
crainte forte que l'on pourrait exprimer par le "principe de moindre résistance" ; face à des obligations lourdes, le plus simple pour éviter de se trouver responsable d'un contenu contrevenant est de ne laisser passer que les contenus labellisés conformes.
déséquilibre : retrait très simple, sans avoir à justifier ; très peu de protection de droits des utilisateurs, si ce n'est un vague rappel au droit fondamentaux.
Aucune sanction, ni prise en compte, des situations de réclamations de retrait abusif. Nouveaux risque de censure.
Le texte se préoccupe par ailleurs très peu de la répartition des revenus au sein des sociétés de gestion de droit d'auteur type SACEM.
Une des meilleures allégories que j'ai lu sur l'article 13 ;
Son objet est de faire qu'Internet devienne comme les rayons de la FNAC dans les années 80.
Clairement l'enjeu pour les industries culturelles est de s'assurer la main mise sur l'ensemble de ce qu'il considère comme un chaine de production : création , acheminement, facturation-consomation.
La "culture" comme un bien de consommation.
Dans le cas de l'Open Bar l'administration invoque l'existence d'une exclusivité des droits de Microsoft.
Dans la mesure ou l'objectif affiché est le "maintien en condition oppérationnelle" des produits Microsoft, donc théoriquement déjà acquis avant la signature du contrat, ça pourrait s'entendre. Seul Microsoft ayant accès aux sources, ils sont seuls à pouvoir gérer la parti du parc basé sur ses solutions. Ce qui interroge déjà le choix initial…
Mais ce contrat permet aussi d'acquérir des nouvelles licences , "parce que infrastructure Microsoft, problème de comptabilité, blablabla, donc pas le choix; -> d'où le sobriquet "Open Bar". (je raccourci peut-être un peu mais àmha c'est bien l'esprit)
Un raisonnement assez discutable, qui revient à dire ; on est bloqué dans un système privateur et fermé, donc pas le choix on continue à se fournir chez lui..
Et franchement absurde sur les logiciels de traitement de texte.
-> cf la déclaration du rapporteur dans l'article de Leila Minano: http://youpress.fr/2017/09/microsoft-menace-la-securite-de-letat/
Notons enfin que l' exclusivité de droit, critère d'application qui permet d'éviter l'appel d'offre, ne semble avoir pour seule preuve une "attestation de Microsoft"….
on voyait pas au moins un des militaires qui ont écrit ce document dans le reportage de Cash Investigation?
Si tout à fait,
Non seulement il s'agissait du président de ce groupe de travail, mais il s'est exprimé à visage découvert :
« Le seul scénario qui était déconseillé a été celui qui in fine a été retenu. Oui, on peut considérer que les recommandations n'ont pas été suivies. ».
La loi, comme l'élection, ne sont pas des nécessités selon moi. Simplement des "outils" de prise de décision.
un enfant devrait avoir autant de poids dans le processus de création des lois? Ou quelqu'un ayant perdu la raison?
Et pourquoi pas ? Qui peut juger de la raison ou de la pertinence d'un avis ?
Si la parole est correctement distribuée, si le processus de prise de décision collective est bien pensé – ce qui suppose qu'il soit lui même régulièrement débattu — je n'y vois pas de problème.
Si je prend l'exemple d'une collectivité qui décide de la gestion du puits et de l'utilisation de l'eau par exemple.
Et que chacun est libre de participer ou non à la discussion, je serais d'avis que la plupart des enfants n'y trouverons pas d'intérêt par rapport à leur préoccupation d'enfant. Et si ça les intéresse, tant mieux !
C'est bien plus proche de l'anarchie
Bien d'accord.
Mais pour être honnête, mon ressenti actuel est que l'idéal démocratique n'"existe" que dans l'idéal libertaire :)
Et je ne crois pas que cela se limite au local. Même s'il est certain que le passage d'échelle est difficile.
Mais je ne prétendrais pas pouvoir argumenter ici à ce sujet. Juste peut-être proposer les notions de mandat impératif et révocable, et d'action fédérée.
Tu n'es pas obligé de faire ce que les autres te demandent
Finalement, me semble-il, on fait des choix. On ne sera parfois pas d'accord avec la décision prise par le groupe / la communauté. On n'est pas obligé de suivre ce que les autres demandent , mais on fait le choix de respecter la décision du groupe. Ou d'aller voir ailleurs. Ou de proposer autre chose. Il n'y en tel cas, pas une majorité imposant une décision, mais une décision que chacun peut choisir ou non d'accepter. L'important est alors la confiance que l'on accorde à l'organisation du groupe dans sa prise de décision. Et si la parole de chaque membre est prise en compte, en général, on se sent rarement "imposé" un choix.
La démocratie athénienne était en effet affranchie des déterminismes sociaux. Enfin, uniquement parce que les femmes, les enfants et la plèbe n'étaient pas des citoyens, si je ne m'abuse.
Pas si affranchie donc si elle excluait des membres de la société (membres puisque par leurs (inter)actions participent à son existence) sur des bases arbitraire ; âge , sexe, etc.
D'ailleurs l'appélation de démocratie est alors selon moi très discutable.
il faut déterminer qui fait partie du peuple.
Justement non. Le peuple c'est tout le monde, l'ensemble de la population. L'ensemble des êtres humains faisant société (d'ailleurs il y a probablement des débats sur cette limitation aux "humains" :) ). Et chacune et chacun doit pouvoir, selon son envie d'implication, participer au prise de décision collective.
Si on distingue parmi les humains membres de la société ce qui font partie ou non du "peuple" pouvant exercer pouvoir sur les autres, on créé de fait une hierarchie, donc une oligarchie.
C'est sûr, ma phrase, c'est du vent, mais c'est un peu ce que je pense en te lisant, sans vouloir vexer.
Pas vexé, j'assume pleinement :)
Les "commentaires" sont à mon sens le parfait endroit pour brasser du vent. Et parfois des idées \o/
Avant de parler de démocratie, il faut commencer par définir qui est le peuple.
Ah ben non… la démocratie, c'est la tyrannie de la majorité sur la minorité,
J'ai une lecture parfaitement inverse.
Par "peuple" j'entends une masse d'individu, en ce sens que dans l'utopie qu'est la démocratie on s'est affranchi des déterminismes sociaux. Plus de genre, plus de classe, plus de "race",etc. Plus de minorité et plus majorité donc.
À mon sens, c'est en nommant et donc en divisant au sein du "peuple" des regroupements virtuels que l'on crée des liens de domination avec une majorité imposant ses représentations aux minorités. Mais il ne s'agit que de pures constructions sociales.
En fait, à mes yeux il ne peut y avoir de démocratie sans auto-gestion. Mais ce n'est que mon ressenti du moment :)
Et structurellement, je perçois le logiciel libre comme basé sur ce mode de fonctionnement auto-géré. Même si bien sûr il arrive que des enjeux de pouvoirs se mêlent au bouzin et qu'on sorte du coup de cet idéal.
La démocratie est-elle forcément naturelle dans le logiciel libre ?
Je pense que l'on peut dire que la démocratie n'est jamais "naturelle".
C'est un idéal très difficile à atteindre.
À mon avis le sens même de démocratie est interprétable à l'infini.
Sommairement je pense que l'on peut dire qu'il s'agit de permettre à chacune (des contributrices) et chacun (des contributeurs) de pouvoir participer à la prise de décision collective en donnant le même poids à la parole de chaque membre.
En ce qui concerne le logiciel libre le point clef à mon humble avis est la capacité de reproduire le code, de pouvoir repartir d'un point X à partir des éléments que l'on souhaite. Ce qui fait qu'il est virtuellement impossible d'imposer des usages et des décisions à une personne membre de la communauté, puisqu'elle pourra toujours proposer autre chose de son côté.
Le "contrat social" ne me convient plus, je me tire.
Bien sûr, cela reste du blabla théorique, on imagine bien la difficulté que cela peut représenter en réalité, surtout quand le projet est cause est un "gros bouzin" (je ne trouve pas mieux :) ) .
Pour résumer, je pense que l'on pourrait dire:
Seul un logiciel libre, surtout car il permet de forker, peut être démocratique.
Ensuite, si à titre personnel je choisi d'essayer d'utiliser cette forme d'écriture c'est essentiellement car elle me semble très souvent utilisée dans les écrits militants (féministes) écrient par des femmes.
Ce qui ne veut pas dire qu'elles ont raison.
Bien sûr, mais je ne pense pas que l'on puisse raisonner en termes binaire sur ce genre de question. De mon point de vue on est plus dans de l'expérimentation qu'autre chose.
Ce n'est pas parce que tu es une femme que tu deviens experts sur la cause du féminisme et sur ses solutions. Ce n'est pas parce que tu es un homme que ton avis sur la question est également mauvais.
C'est sûr aussi. Mais je pars du principe que la "réponse" à un rapport de domination a infiniment plus de pertinence si elle vient des personnes concernées par /victimes de cette domination. C'est d'ailleurs tout le sens des moments d'échanges dits "non-mixtes".
Après, comme je le disais cela relève d'un choix personnel, par rapport à mes propres ressentis à un moment donné et ma propre recherche de cohérence. De l'expérimentation et en aucun cas une position dogmatique.
J'entends très bien les arguments contre cette forme d'écriture, ceux que tu cites d'ailleurs me semble assez juste, mais je crois que le véritable débat n'est pas tant celui d'inventer une nouvelle grammaire, mais bien de signifier une réalité sociale; ici la domination masculine. C'est en tout cas ma perception et ce qui me pousse à m'essayer à cette forme d'écriture.
Quelques réactions rapides, et un peut-être un peu pêle-mêle j'en suis navré :
L'absence (initiale) de "contributrice" est un oubli, et en ce sens une faute puisque j'ai fait le choix de cette forme d'écriture.
Loin d'être linguiste, écriture inclusif ou non, je suis assez prompt aux fautes d'orthographe et de grammaire (et pourtant je me relis..)
À mon sens, l'intérêt premier de cette forme d'écriture est de soulever la question de pourquoi la langage (pas seulement écrit) s'est formé tel qu'il est. Et au-delà de la question spécifique du langage celle d'une société patriarcale dont le référent est indéniablement l'homme (blanc,hétéro,etc).
Ensuite, si à titre personnel je choisi d'essayer d'utiliser cette forme d'écriture c'est essentiellement car elle me semble très souvent utilisée dans les écrits militants (féministes) écrient par des femmes.
Je pars du principe qu'en tant qu'homme, je suis infiniment moins bien placé que des féministes militantes pour "décider" de ce qui relève d'un moyen d'action pertinent. Ce que je peux faire en revanche c'est soutenir du mieux que je peux.
En ce sens je ne me considère pas comme un "auteur inclusif", mais plus simplement comme un maillon de cette action plus large de remise en cause d'un langage centré sur le masculin. D'autant plus que je reconnais volontiers que ce que je fais peut être considérer comme de la "pale copie".
Après, je m'autorise une courbe de progression, l'exercice n'est pas simple mais assez stimulant je trouve.
Bref, merci en tout cas pour des commentaires souvent constructifs :)
Les points positifs sont un peu plus détaillés sur le site de l'April. Il s'agit surtout de voir l'importance qu'ont eu les débats ( un des articles les plus discutés!), l'acculturation croissante des parlementaires sur le sujet, et que le logiciel libre n'est plus juste un "sujet de gauche".
Il y a une vrai dynamique favorable au logiciel libre. Malheureusement les institutions sont "parfois" lourdes à avancer.
J'ai moi même d'abord cru à une erreur grossière. En réalité, en fouillant un peu le web il semble que GAFAMA existe, bien que peu employé, le dernier A faisant référence à AliBaba.
# Pour un contrôle de l' «Effectivité du droit d’accès aux documents administratifs »
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Jusqu'au 4 octobre 2024 pour soutenir l'évaluation des dépenses logicielles de l'État. Évalué à 2 (+1/-1).
Une autre proposition intéressante pour un contrôle de l'« Effectivité du droit d’accès aux documents administratifs » par Open Knowledge France https://participationcitoyenne.ccomptes.fr/processes/consultation-2024/f/77/proposals/2214
[^] # Re: Des logiciels libres?
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Malakoff et le logiciel libre - « Libre à vous ! » du 2 juillet 2024 - Podcasts et références. Évalué à 3.
Bonjour,
la radio héberge les émissions sur son propre serveur, ici en ce qui concerne l'émission sur Malakoff :
https://cause-commune.fm/podcast/libre-a-vous-214/
Le stream du direct :
https://connect.libre-a-toi.org/voixdulat_ogg
La radio a par ailleurs une chaine Peertube, les (rares) émissions qui ont également été diffusées en vidéo l'ont été sur cette chaîne :
https://peertube.stream/a/causecommune@live.libratoi.org/video-channels
Librement,
Étienne
[^] # Re: Questions pour la DINUM
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Abbeville et le logiciel libre - « Libre à vous ! » du 16 mai 2023 - Podcasts et références. Évalué à 2.
Merci pour ces questions, je ferai de mon mieux pour les relayer.
[^] # Re: Concrètement ?
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Une page se tourne à l'April, une libraire est présidente depuis 100 jours. Évalué à 10.
Salut,
je me permets d'apporter quelques éclairages en tant que chargé de mission affaires publiques pour l'April.
Un des premiers objectifs de l'April est de défendre le logiciel libre, qui peut parfois se retrouver en position de dommage collatéral d'initiatives politiques qui ne le concernent pourtant pas à première vue.
En 2022, a été discutée une proposition de loi sur le contrôle parental. Le rapport avec le logiciel libre ? Telle que rédigée, la loi aurait pu interdire la vente d'ordinateurs vendus sans système d'exploitation pré-installé. L'April s'est donc mobilisée auprès des parlementaires pour leur expliquer le danger et a obtenu une exclusion explicite pour ces machines du périmètre de la loi.
Sur un tout autre sujet, en 2018, un projet de règlement aurait pu aboutir à l'interdiction pure et simple des logiciels libres de caisse. L'April a eu de nombreux échanges, constructifs, avec l'administration fiscale, jusqu'à ce que la situation soit pleinement clarifiée. Des petits coups de plume de l'April se cachent désormais dans le bulletin officiel des impôts :)
Voilà, entre autres, deux exemples d'actions discrètes mais dont l'impact est significatif pour la défense de nos libertés informatiques.
Promouvoir le logiciel libre c'est aussi beaucoup participer à la construction d'un rapport de force politique favorable. C'est un des objectifs des campagnes du Pacte du logiciel libre qui nous permet, particulièrement pour les élections législatives, d'identifier et de construire des relations privilégiées avec certaines personnes élues. On est d'ailleurs dans le processus d'essayer d'organiser un temps d'échanges avec certaines. Pour les élections locales, il s'agit avant tout d'offrir une plateforme aux libristes qui militent localement pour construire cette relation au niveau de leur territoire. Ce n'est évidement pas spécifiquement grâce au Pacte, mais il y a de manière évidente des collectivités qui mettent en oeuvre de réelle politique publique en faveur du libre. On peut citer Echirolles pour prendre un exemple emblématique.
Au niveau du parlement, la construction, dans le temps, de ce rapport de forces aboutit parfois à des résultats concrets.
On peut prendre en exemple notre action sur la loi « contre le gaspillage et pour une économie circulaire ». Parmi nos propositions d'amendements celui pour un droit à l'information quant à « l’existence de toute restriction d’installation de logiciel » a été adopté. L'impact matériel de cette disposition sera sans doute marginal car elle ne sera probablement pas réellement mise en œuvre. Pour autant, cela ne signifie pas qu'elle n'a pas d'utilité. Il faut y voir une pierre supplémentaire à l'édifice : la loi reconnaît à présent l'existence de ce genre de mesures, type secureboot, et le fait qu'elles puissent être une atteinte aux droits des consommateurs et consommatrices. On partira donc avec d'autant plus de force à la prochaine occasion pour exiger leur interdiction.
L'April a également eu l'occasion de s'investir dans des campagnes plus larges avec d'autres organisations, y compris au niveau européen. Si la directive droit d'auteur, et sa logique d'un filtrage automatisé des informations circulant sur internet a malheureusement été votée, nous avons heureusement obtenu une exception sans ambiguïté pour les plateformes de développement et de partage de logiciels libres.
[^] # Re: Photos des invité(e)s
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche 10 ans de la mort d'Aaron Swartz - « Libre à vous ! » du 10 janvier 2023 - Podcasts et références. Évalué à 3.
Bonjour, merci pour vos encouragements :)
Nous essayons en effet de prendre des photos lors de nos émissions, que nous publions, sous licence libre, dans une gallerie dédiée de notre site photos.april.org
https://photos.april.org/index.php?/category/247
Vous pouvez retrouver les photos prises lors de cette émission sur cette page :
https://photos.april.org/index.php?/category/460
Il n'y a pas de photo de Flore Vasseur car elle a participé à distance.
[^] # Re: Merci
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Le vote électronique — Émission « Libre à vous ! » du 12 avril 2022 — Podcasts et références. Évalué à 2.
Merci beaucoup pour ce chaleureux retour, très heureux que l'échange vous ait intéressé :)
# Précisions quant aux invités du sujet long :
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Au cœur de l'April - Émission « Libre à vous ! » du 22 mars 2022 - Podcasts et références. Évalué à 3.
Je précise que les invités sont le « responsable de l'entité Open Source d'Atos » et le « directeur de la technologie chez Sopra Steria »
[^] # Re: Feed-back
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Logiciel libre à Échirolles - Émission « Libre à vous ! » du 18 janvier 2022 - Podcast et références. Évalué à 3.
Merci de ces retours constructifs.
Je connais ma tendance à poser des questions un peu trop fleuves… et je dois clairement veiller davantage à recentrer et simplifier mes interventions quand j'anime.
# Interview du KPTN a écouter en podcast
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Musique libre : sortie de l'album de KPTN - Flammes. Évalué à 2.
Nous avons eu le plaisir de recevoir par téléphone KPTN lors du Libre à vous! #96 du 2 mars 2021 pour une interview d'une dizaine de minutes.
Disponible en podcast par ici : https://www.april.org/libre-a-vous-diffusee-mardi-2-mars-2021-sur-radio-cause-commune
Et en transcription par là : https://www.librealire.org/emission-libre-a-vous-diffusee-mardi-2-mars-2021-sur-radio-cause-commune
KPTN (merci à lui!) et l'April vous propose une autre possibilité pour remporter la mise →
5 CD de Flammes à gagner : écrivez nous un message – d'amour par exemple :) – à KPTN et/ou l'April et/ou « Libre à vous ! » via https://april.org/libre-a-vous#contact, en nous précisant que vous aimeriez gagner l'album, et nous tirerons au sort les heureuses personnes lauréates.
Bien sûr cela ne doit pas démotiver les auteurs et autrices à faire les meilleures contributions possibles à LinuxFR :p
# Publication de la transcription de l'émission
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Internet, zone de non‑droit ? — Émission « Libre à vous ! » du 9 juin 2020 — Podcasts et références. Évalué à 3.
La transcription de l'émission est à présent disponible :
https://www.april.org/libre-a-vous-radio-cause-commune-transcription-de-l-emission-du-9-juin-2020
# Pad de préparation de la prochaine émission : remonter des questions
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Le burnout — émission « Libre à vous ! » du 25 février 2020 — podcasts et références. Évalué à 5.
Le pad pour la préparation de l'émission du mardi 10/03 :
https://pad.april.org/p/libreavous-emission-20200310
N'hésitez pas à proposer des musiques libres (pas de licence NC ou ND) pour les pauses musicales, il en faut 3, vous pouvez par exemple piocher dans (et même compléter)
https://pad.april.org/p/libreavous-musiques
Si vous avez questions ou remarques notamment sur l'un des sujets n'hésitez pas à les signaler avant ou pendant l'émission
Notamment sur https://talk.libre-a-toi.org/channel/libreavous
[^] # Re: Mauvais message
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Les femmes et l’informatique — émission « Libre à vous ! » du 5 novembre 2019. Évalué à 4.
L'inpacité de certaines personnes (pour ne pas dire hommes) à penser des enjeux de manière systémique, d'autant plus lorsqu'elles sont à fortiori sensibilisées aux logiques des systèmes d'information, me sidère à chaque fois.
Le fait que les privilèges sociaux des hommes sont à la mesure des injustices faites aux femmes me semble pourtant assez évident. (charge domestique, salaire, accès à certaines fonctions, culture du viol, etc.)
Dire qu'il s'agit de blâmer chaque homme, plutôt que de reconnaître et d'agir contre cette situation – d'autant plus quand on est un homme puisqu'on est dans la position favorable de cet dichotomie – c'est ça le mauvais message.
Au lieu de faire « ouin ouin », essayons plutôt déjà de faire en sorte que les femmes se sentent respecter au sein des communautés libristes et qu'elles puissent sereinement y exprimer leur talent.
[^] # Re: À quoi sert toute cette mobilisation ?
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Un mois pour donner de la voix : « voter pour l’article 13, c’est attaquer nos libertés ! ». Évalué à 4.
Fort heureusement la lutte pour « la préservation de l'environnement » fait, il me semble, infiniment plus de bruit que celle contre l'article 13.
La traduction du bruit en acte, est bien sûr une autre affaire.
Et sans qu'il soit ici question de hiérarchiser l'importance des luttes, le rejet de l'article 13 est aujourd'hui beaucoup plus directement atteignable, qu'une remise en cause profonde des moyens de productions, de nos rapports avec l'environnement, etc.
Depuis la fin des trilogues il y a indéniablement un élan contre la directive. Peut-être moins visible en France mais la dynamique est là. Il ne tient qu'à nous de participer à l'amplifier pour enfoncer le clou. Il y a réellement ici une opportunité d'obtenir une victoire politique contre un projet qui de mon point de vue est profondément contraire à ce que je considère comme étant les « valeurs du libre ». Mais pour cela, pas de secret : il faut se mobiliser.
J'avoue en revanche être toujours aussi surpris quand un projet dont le coeur idéologique est la mise en place d'un contrôle automatisé des informations circulant sur Internet, pour "gérer" la manière dont on partage et accède à celles-ci [ ce n'est pas que « les contenus protégés »], n'hérisse pas instantanément le poils. Mais peut-être ai-je trop lu de dystopie…
[^] # Re: Débats contradictoires
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Directive droit d’auteur : bientôt la dernière ligne droite pour enterrer un texte liberticide. Évalué à 3.
Ma phrase est mal tournée, le "large" concernant plus la diffusion et l'accès.
Les seules limites devant finalement être celle qui cadre la liberté d'expression, qui doit être aussi peu restrictif que possible.
Pour l'aspect "production" , je voulais dire "large" dans le sens le plus simple possible, le plus accessible. Permettre aux personnes qui le souhaitent de créer avec le moins de contrainte possible ; technique, financière et juridique (le sujet ici), etc.
Quel contenu ? Ce que bon semble à quiconque à envie de faire un truc :)
Pour moi s'il doit y avoir une "politique culturelle"(sic), sa seule raison d'être devrait être de permettre aux individus d'exprimer ce que bon leur semble, et de la manière qu'ils le veulent.
[^] # Re: Débats contradictoires
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Directive droit d’auteur : bientôt la dernière ligne droite pour enterrer un texte liberticide. Évalué à 5.
L'objet de cette dépêche, reprise d'une actu publiée sur le site de l'April, était surtout de faire un point de situation, mais c'est vrai que du coup elle manque peut-être d'argumentations. Ne serait-ce que de liens pour approfondir.
Sur la question de savoir s'il existe des propositions pour remplacer l'article 13 par d'autres procédures ?
C'est une question à laquelle il est à mons sens très difficile de répondre. La problématique étant avant tout systémique. Dans mon humble opinion, il ne peut y avoir de solution satisfaisante dans un système hyper-centralisé. Plutôt que de chercher à prendre du fric au GAFAM, ce qu'ils ont appelé le "value gap", il vaut peut-être mieux agir pour remettre en cause leur position dominante. Sinon on ne fait qu'entériner cette position.
Et je ne pense par ailleurs pas que la capacité ou non de formuler une "alternative" à une solution proposée doivent conditionner la légitimité à exprimer un désaccord. Déjà car l'expression d'une inquiétude, argumentée, a une utilité, et d'autres part car la formulation du problème à laquelle une solution est proposée situe de fait le débat dans un cadre politique donné.
Je suis par exemple d'avis que la question n'est pas la "juste rémunération des auteurs par rapport aux revenus générés par leur oeuvre sur Youtube & Co". Dit autrement la question n'est pas pour moi "comment vivre de son art", mais "comment permettre à des gens qui "font" de l'art, de vivre".
La problématique dans laquelle doit à mon sens s'inscrire une "réforme du droit d'auteur" doit être :
Comment permettre la plus large production, diffusion et accès au savoir dans toutes ces formes ?
Ce qui inclut la question des moyens de subsistance de celles et ceux qui produisent ce savoir.
Dans la même ligne d'idée, par rapport à la question du respect du "droit" existant ;
Je pense qu'il faut se méfier de cet argument régulièrement agité par les maximalistes du droit d'auteur, dans la veine « Internet, cette zone de non-droit ».
Il existe un cadre juridique, peut-être à remettre à jour, mais qui reste relativement stable en terme de responsabilité. L'article 13 n'est pas une réponse pour "mieux" appliquer le droit existant, mais bien la mutation vers un nouveaux cadre juridique, beaucoup plus répressif.
Quelques unes des principales critiques contre l'article 13 :
texte très mal écrit ; disproportionné, grosse insécurité juridique, etc.
Le révélateur type ; l'empilement d'exceptions au fur et à mesure que des critiques ont été émises contre le texte (Wikipédia, forge logiciel, e-commerce, recherche, etc).
impossibilité de traduire en algorithme les usages, les "exceptions", légitimes d'oeuvres soumises au droit d'auteurs ; parodies, citations, etc.
Je trouve toujours intéressant de rappeler que la parodie ou la citation ne sont pas des "droits", mais bien des exceptions au droit d'auteur. Pourtant le fait qu'elles s'inscrivent dans la liberté d'expression fait globalement consensus.
le risque de censure par "faux positif". Et vu le nombre de contenus en cause, des centaines de millions, même une marge d'erreur de 0.1% reste un chiffre qui paraît quantitavement difficilement acceptable, surtout dans un « État de droit » ;)
Les exemples sont légions ; du champ d'oiseau pris pour une musique (c), à des sons de la NASA (domaine publiques) associés à Pink Floyd et donc censurés.
remise en cause d'un principe posé par la directive e-commerce (2000/31/EC) : l'interdiction pour les États-membres d'imposer aux prestataires de la société de l'information de mettre en place une surveillance généralisé des contenus qui transitent par leur service. Principe fondateur, notamment par rapport à la distinction hébergeur / éditeur. Un hébergeur n'a pas à connaître des contenus qu'il héberge!
L'obligation de filtrage incorpore l'idée de "keep down" . En l'état actuel, l'obligation qui incombe aux intermédiaires techniques est de retirer promptement des contenus "manifestement" illicites qui leur sont indiqués. Ce qui est appelé le "notice and take down" L'article 13 porte en son coeur l'idée que les prestataires doivent empêcher la remise en ligne d'un contenu.. Ce qui de fait impose un filtrage automatisée.
Ce qui révèle à mon sens une compréhension assez pauvre du sujet puisque cela revient à confondre le contenu, dans sa forme. En tant que fixation d'une oeuvre donnée. Et l'oeuvre elle-même.
extrêmement cher et complexe à développer (+60millions€ pour le Content-ID de Google, dans les 50k heures de développement).
https://www.april.org/article-de-glyn-moody-dans-boingboingnet-du-foutoir-de-l-article-13-et-de-la-deconstruction-de-mythe
crainte forte que l'on pourrait exprimer par le "principe de moindre résistance" ; face à des obligations lourdes, le plus simple pour éviter de se trouver responsable d'un contenu contrevenant est de ne laisser passer que les contenus labellisés conformes.
déséquilibre : retrait très simple, sans avoir à justifier ; très peu de protection de droits des utilisateurs, si ce n'est un vague rappel au droit fondamentaux.
Aucune sanction, ni prise en compte, des situations de réclamations de retrait abusif. Nouveaux risque de censure.
Le texte se préoccupe par ailleurs très peu de la répartition des revenus au sein des sociétés de gestion de droit d'auteur type SACEM.
Une des meilleures allégories que j'ai lu sur l'article 13 ;
Son objet est de faire qu'Internet devienne comme les rayons de la FNAC dans les années 80.
Clairement l'enjeu pour les industries culturelles est de s'assurer la main mise sur l'ensemble de ce qu'il considère comme un chaine de production : création , acheminement, facturation-consomation.
La "culture" comme un bien de consommation.
Quelques liens qui me semblent intéressant :
En français :
Très bon billet sur la problématique des filtres :
https://signal.eu.org/blog/2018/06/15/la-directive-copyright-et-le-problematique-article-13/
Un article de Marc Rees en accès libre :
https://www.nextinpact.com/news/106658-le-filtrage-industrialise-sincruste-dans-directive-sur-droit-dauteur.htm
Podcast (et transcription) de l'émission Libre à vous! de l'April sur radio Cause Commune de juin 2018 où étaient discutées les problématiques de la directive et de son article 13.
https://www.april.org/libre-a-vous-radio-cause-commune-transcription-de-l-emission-du-5-juin-2018
En anglais:
Super vidéo de l'eurodéputé Luke 'Ming' Flanagan (environ 3:30)
https://twitter.com/lukeming/status/1008704947142254592
Un des premiers gros appels à mobilisation signé par tout un tas de gens qui savent :)
https://www.eff.org/deeplinks/2018/06/internet-luminaries-ring-alarm-eu-copyright-filtering-proposal
Sur le lobbying:
https://corporateeurope.org/power-lobbies/2018/12/copyright-directive-how-competing-big-business-lobbies-drowned-out-critical
[^] # Re: ça c'est une réponse de ministre
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Open Bar Microsoft/Défense : une rentrée dense en informations. Évalué à 1.
Dans certains cas il est possible de faire des "procédures négociées" sans appel d'offre et sans mise en concurrence.
Avant:
article 35 II.du code marché public - le 8° était invoqué par le Mindef
https://www.marche-public.fr/CMP-2006/Procedure-negociee-cas-recours.htm
Et depuis 2016:
Article 30 du décret n° 2016-360 du 25 mars 2016 relatif aux marchés publics - voir I-3-c)
https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2016/3/25/2016-360/jo/article_30
Le fond est sensiblement le même.
Dans le cas de l'Open Bar l'administration invoque l'existence d'une exclusivité des droits de Microsoft.
Dans la mesure ou l'objectif affiché est le "maintien en condition oppérationnelle" des produits Microsoft, donc théoriquement déjà acquis avant la signature du contrat, ça pourrait s'entendre. Seul Microsoft ayant accès aux sources, ils sont seuls à pouvoir gérer la parti du parc basé sur ses solutions. Ce qui interroge déjà le choix initial…
Mais ce contrat permet aussi d'acquérir des nouvelles licences , "parce que infrastructure Microsoft, problème de comptabilité, blablabla, donc pas le choix; -> d'où le sobriquet "Open Bar". (je raccourci peut-être un peu mais àmha c'est bien l'esprit)
Un raisonnement assez discutable, qui revient à dire ; on est bloqué dans un système privateur et fermé, donc pas le choix on continue à se fournir chez lui..
Et franchement absurde sur les logiciels de traitement de texte.
-> cf la déclaration du rapporteur dans l'article de Leila Minano:
http://youpress.fr/2017/09/microsoft-menace-la-securite-de-letat/
Notons enfin que l' exclusivité de droit, critère d'application qui permet d'éviter l'appel d'offre, ne semble avoir pour seule preuve une "attestation de Microsoft"….
[^] # Re: experts militaires
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Open Bar Microsoft/Défense : une rentrée dense en informations. Évalué à 5.
Si tout à fait,
Non seulement il s'agissait du président de ce groupe de travail, mais il s'est exprimé à visage découvert :
« Le seul scénario qui était déconseillé a été celui qui in fine a été retenu. Oui, on peut considérer que les recommandations n'ont pas été suivies. ».
https://www.april.org/l-april-demande-une-commission-d-enquete-parlementaire-concernant-les-relations-entre-l-etat-et-microsoft
[^] # Re: Démocratie dans le logiciel libre
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Reportage sur LaTeleLibre.fr : « La Guerre des Civic Tech ». Évalué à 1.
La loi, comme l'élection, ne sont pas des nécessités selon moi. Simplement des "outils" de prise de décision.
Et pourquoi pas ? Qui peut juger de la raison ou de la pertinence d'un avis ?
Si la parole est correctement distribuée, si le processus de prise de décision collective est bien pensé – ce qui suppose qu'il soit lui même régulièrement débattu — je n'y vois pas de problème.
Si je prend l'exemple d'une collectivité qui décide de la gestion du puits et de l'utilisation de l'eau par exemple.
Et que chacun est libre de participer ou non à la discussion, je serais d'avis que la plupart des enfants n'y trouverons pas d'intérêt par rapport à leur préoccupation d'enfant. Et si ça les intéresse, tant mieux !
Bien d'accord.
Mais pour être honnête, mon ressenti actuel est que l'idéal démocratique n'"existe" que dans l'idéal libertaire :)
Et je ne crois pas que cela se limite au local. Même s'il est certain que le passage d'échelle est difficile.
Mais je ne prétendrais pas pouvoir argumenter ici à ce sujet. Juste peut-être proposer les notions de mandat impératif et révocable, et d'action fédérée.
Finalement, me semble-il, on fait des choix. On ne sera parfois pas d'accord avec la décision prise par le groupe / la communauté. On n'est pas obligé de suivre ce que les autres demandent , mais on fait le choix de respecter la décision du groupe. Ou d'aller voir ailleurs. Ou de proposer autre chose. Il n'y en tel cas, pas une majorité imposant une décision, mais une décision que chacun peut choisir ou non d'accepter. L'important est alors la confiance que l'on accorde à l'organisation du groupe dans sa prise de décision. Et si la parole de chaque membre est prise en compte, en général, on se sent rarement "imposé" un choix.
[^] # Re: Démocratie dans le logiciel libre
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Reportage sur LaTeleLibre.fr : « La Guerre des Civic Tech ». Évalué à 1.
Pas si affranchie donc si elle excluait des membres de la société (membres puisque par leurs (inter)actions participent à son existence) sur des bases arbitraire ; âge , sexe, etc.
D'ailleurs l'appélation de démocratie est alors selon moi très discutable.
Justement non. Le peuple c'est tout le monde, l'ensemble de la population. L'ensemble des êtres humains faisant société (d'ailleurs il y a probablement des débats sur cette limitation aux "humains" :) ). Et chacune et chacun doit pouvoir, selon son envie d'implication, participer au prise de décision collective.
Si on distingue parmi les humains membres de la société ce qui font partie ou non du "peuple" pouvant exercer pouvoir sur les autres, on créé de fait une hierarchie, donc une oligarchie.
[^] # Re: Démocratie dans le logiciel libre
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Reportage sur LaTeleLibre.fr : « La Guerre des Civic Tech ». Évalué à 1. Dernière modification le 26 juillet 2017 à 10:13.
Pas vexé, j'assume pleinement :)
Les "commentaires" sont à mon sens le parfait endroit pour brasser du vent. Et parfois des idées \o/
J'ai une lecture parfaitement inverse.
Par "peuple" j'entends une masse d'individu, en ce sens que dans l'utopie qu'est la démocratie on s'est affranchi des déterminismes sociaux. Plus de genre, plus de classe, plus de "race",etc. Plus de minorité et plus majorité donc.
À mon sens, c'est en nommant et donc en divisant au sein du "peuple" des regroupements virtuels que l'on crée des liens de domination avec une majorité imposant ses représentations aux minorités. Mais il ne s'agit que de pures constructions sociales.
En fait, à mes yeux il ne peut y avoir de démocratie sans auto-gestion. Mais ce n'est que mon ressenti du moment :)
Et structurellement, je perçois le logiciel libre comme basé sur ce mode de fonctionnement auto-géré. Même si bien sûr il arrive que des enjeux de pouvoirs se mêlent au bouzin et qu'on sorte du coup de cet idéal.
Mes deux centimes hypo-caféinés
[^] # Re: Démocratie dans le logiciel libre
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Reportage sur LaTeleLibre.fr : « La Guerre des Civic Tech ». Évalué à 1.
Je pense que l'on peut dire que la démocratie n'est jamais "naturelle".
C'est un idéal très difficile à atteindre.
À mon avis le sens même de démocratie est interprétable à l'infini.
Sommairement je pense que l'on peut dire qu'il s'agit de permettre à chacune (des contributrices) et chacun (des contributeurs) de pouvoir participer à la prise de décision collective en donnant le même poids à la parole de chaque membre.
En ce qui concerne le logiciel libre le point clef à mon humble avis est la capacité de reproduire le code, de pouvoir repartir d'un point X à partir des éléments que l'on souhaite. Ce qui fait qu'il est virtuellement impossible d'imposer des usages et des décisions à une personne membre de la communauté, puisqu'elle pourra toujours proposer autre chose de son côté.
Le "contrat social" ne me convient plus, je me tire.
Bien sûr, cela reste du blabla théorique, on imagine bien la difficulté que cela peut représenter en réalité, surtout quand le projet est cause est un "gros bouzin" (je ne trouve pas mieux :) ) .
Pour résumer, je pense que l'on pourrait dire:
Seul un logiciel libre, surtout car il permet de forker, peut être démocratique.
[^] # Re: Salut, c'est moi l'auteur :)
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Reportage sur LaTeleLibre.fr : « La Guerre des Civic Tech ». Évalué à 2.
Bien sûr, mais je ne pense pas que l'on puisse raisonner en termes binaire sur ce genre de question. De mon point de vue on est plus dans de l'expérimentation qu'autre chose.
C'est sûr aussi. Mais je pars du principe que la "réponse" à un rapport de domination a infiniment plus de pertinence si elle vient des personnes concernées par /victimes de cette domination. C'est d'ailleurs tout le sens des moments d'échanges dits "non-mixtes".
Après, comme je le disais cela relève d'un choix personnel, par rapport à mes propres ressentis à un moment donné et ma propre recherche de cohérence. De l'expérimentation et en aucun cas une position dogmatique.
J'entends très bien les arguments contre cette forme d'écriture, ceux que tu cites d'ailleurs me semble assez juste, mais je crois que le véritable débat n'est pas tant celui d'inventer une nouvelle grammaire, mais bien de signifier une réalité sociale; ici la domination masculine. C'est en tout cas ma perception et ce qui me pousse à m'essayer à cette forme d'écriture.
# Salut, c'est moi l'auteur :)
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Reportage sur LaTeleLibre.fr : « La Guerre des Civic Tech ». Évalué à -1.
Quelques réactions rapides, et un peut-être un peu pêle-mêle j'en suis navré :
L'absence (initiale) de "contributrice" est un oubli, et en ce sens une faute puisque j'ai fait le choix de cette forme d'écriture.
Loin d'être linguiste, écriture inclusif ou non, je suis assez prompt aux fautes d'orthographe et de grammaire (et pourtant je me relis..)
À mon sens, l'intérêt premier de cette forme d'écriture est de soulever la question de pourquoi la langage (pas seulement écrit) s'est formé tel qu'il est. Et au-delà de la question spécifique du langage celle d'une société patriarcale dont le référent est indéniablement l'homme (blanc,hétéro,etc).
Ensuite, si à titre personnel je choisi d'essayer d'utiliser cette forme d'écriture c'est essentiellement car elle me semble très souvent utilisée dans les écrits militants (féministes) écrient par des femmes.
Je pars du principe qu'en tant qu'homme, je suis infiniment moins bien placé que des féministes militantes pour "décider" de ce qui relève d'un moyen d'action pertinent. Ce que je peux faire en revanche c'est soutenir du mieux que je peux.
En ce sens je ne me considère pas comme un "auteur inclusif", mais plus simplement comme un maillon de cette action plus large de remise en cause d'un langage centré sur le masculin. D'autant plus que je reconnais volontiers que ce que je fais peut être considérer comme de la "pale copie".
Après, je m'autorise une courbe de progression, l'exercice n'est pas simple mais assez stimulant je trouve.
Bref, merci en tout cas pour des commentaires souvent constructifs :)
[^] # Re: Et les points positifs ?
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Point d'étape sur le projet de loi français « pour une République numérique » . Évalué à 3.
Les points positifs sont un peu plus détaillés sur le site de l'April. Il s'agit surtout de voir l'importance qu'ont eu les débats ( un des articles les plus discutés!), l'acculturation croissante des parlementaires sur le sujet, et que le logiciel libre n'est plus juste un "sujet de gauche".
Il y a une vrai dynamique favorable au logiciel libre. Malheureusement les institutions sont "parfois" lourdes à avancer.
[^] # Re: GAFAMA ?
Posté par Etienne Gonnu . En réponse à la dépêche Point d'étape sur le projet de loi français « pour une République numérique » . Évalué à 3.
J'ai moi même d'abord cru à une erreur grossière. En réalité, en fouillant un peu le web il semble que GAFAMA existe, bien que peu employé, le dernier A faisant référence à AliBaba.